sábado, 8 de septiembre de 2012

Sans ismes.


 Les réflexions de Gao Xingjian (Prix Nobel de Littérature 2000) m'inspirent quelques commentaires sur le thème des idéologies en général.
Dans son essai Sans ismes, l'auteur observe la nocivité de ces "ismes" qui nous entourent et tranquillisent. Il en sait quelque chose, lui qui a souffert dans sa chair la persécution du régime maoïste.
Il évoque également la nécessité de la responsabilité personnelle et surtout du principe de la fuite, le refus des "ismes", en soi nocifs selon lui.
Il ne fait pas non plus, soit dit en passant, l'apologie de l'anarchie mais voit l'isolement, la retraite, comme une posture sage face aux tempêtes idéologiques qui nous envahissent, bien que cette position ne nous sauve pas nécessairement.
Je voudrais ajouter quelques commentaires à ces sages paroles.
Je pense qu'effectivement ces "ismes" sont de fait un leurre, une stratégie pour contrôler le troupeau et le rassurer ou le convaincre de lutter, selon les intérêts du moment. Ce leurre est basé sur le fait que tout être humain a fondamentalement besoin d'appartenir à un groupe et de se sentir accepté, ce qui entraînera donc une perte de l'esprit critique, le cas échéant.
Les idéologies, de droite comme de gauche d'ailleurs, peuvent être très efficaces ou bonnes sur le papier. Cependant,  à l'heure de la vérité, elles oublient toujours et invariablement un détail important: que l'être humain est polycéphale, au minimum bicéphale, comme Dr Jekyll et Mr Hyde (je ne mentionne même pas les nuances entre les deux). Ce serait comme faire une thérapie avec Jekyll en oubliant qu'il est aussi Mr Hyde!
L'on peut donner des milliers d'exemples: les gens de droite oublient que nous avons droit à plusieurs opportunités tandis que les capitalistes nient la véritable spiritualité; les communistes quant à eux n'admettent pas que l'homme soit compétitif et égoïste alors que Freud opinait que les pensées et actions humaines étaient forcément dirigées vers le sexe. De même, les Chrétiens sont souvent incapables de considérer le corps, comme si nous ne devions être que pur esprit.
L'homme n'est ni blanc ni noir, ni de toute bonté ni totalement mauvais, il est tristement gris. Certains mettent des couleurs dans leur vie au moyen de la générosité et de la bonté; d'autres, tels Dark Vador, finissent par choisir le côté obscur et cela d'un côté comme de l'autre (et ça me peine de le reconnaître).
À mon humble avis, chacune de ces théories ont échoué et continuent à échouer parce qu'elles répriment notre intégrité, parce qu'elles ne voient pas l'homme en entier, de manière "holistique" pourrait-on dire, mais bien tristement et irrémédiablement divisé, comme un médecin prescrivant du prozac contre la mélancolie de l'âme.
 Ces idées démontrent de l'inflexibilité et un manque de vision globale, elles nous simplifient et nous rabaissent, niant purement et simplement tous les aspects de notre existence (ou de notre essence? Allez savoir!).
J'aurais tendance à dire que la sagesse serait de s'inspirer de plusieurs théories en conservant des convictions fermes et une flexibilité totale. Vivir sans -ismes et sans cynismes, tâche de funambule s'il en est!
Peut-être doit-on se retirer et observer, écrire et se cacher comme un ermite, je n'ai pas de réponse.
“Il faut cultiver son jardin" conseillait Voltaire.

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