A l’heure où
l’opinion publique belge s’est quelque peu ébranlée et cela, de façon bien compréhensible, à l’occasion de la
libération de Michelle Martin, je tenais à susciter quelques réflexions quant à
l’utilité de l’univers carcéral.
Je pense que la question est nécessaire, au vu du mécontentement populaire, de certains échecs
de la justice, de l’échec certain dans « l’affaire Dutroux » (je pèse mes mots), et de
l’état lamentable des prisons.
Je pense qu'il y a une confusion entre tous
les rôles qu’on attribue à la prison.
D’abord, si la
prison sert à corriger les comportement immoraux, il y a lacune : je n’ai
pas de statistiques en main mais je me souviens qu’un de mes professeurs de psychologie de l’ULg qui
y travaillait souvent avait coutume de nous dire qu’un tiers des détenus en
ressortait meilleur, un tiers ne changeait absolument pas et le dernier tiers
devenait pire. Si j’en crois les paroles d’un expert, je me pose la question :
est-ce donc utile ? Si, je dis bien
si, la prison doit améliorer notre homme, on doit lui en donner les moyens.
Cela voudrait dire absence de violence dans le milieu carcéral (on est loin du
compte), absence d’injustice, thérapies ad hoc, professionnels motivés et
compétents, meilleure évaluation du cas des détenus et de leur motivation (et
sincérité) pour changer, davantage de subsides publics (bien évidemment
PERSONNE ne voudra payer pour les rebuts de la société, j’entends ça d’ici).
Autant dire Disneyland comparé à ce qui se passe aujourd’hui mais je tenais à
le souligner. Le détenu sortirait donc une fois « guéri ». Si le but
est celui-là, et ce serait honorable bien qu’un tantinet naïf, on est loin du
compte (n’en déplaise aux bonnes gens qui pensent que les détenus sont à
l’hôtel).
En outre, si la
prison doit être un moyen d’éliminer tout sujet coupable de crimes, c'est loin d'être le cas: alors que des criminels restent impunis et
libres, certains détenus sont innocents et les méchants finiront tout de même
bien par sortir car la prison à vie n’existe pas en Belgique, en tout cas dans
la pratique. Donc, la prison ne remplit pas non plus de façon satisfaisante son rôle de parking de méchants puisque
le système en permet la libération. Ici, ma foi, la peine de mort (à laquelle
je m’oppose fortement) serait plus efficace car radicale.
De surcroît, si
l’on voit la prison comme un endroit de châtiment et de pénitence, un enfer où
le détenu doit expier son crime afin de laver son mal et se réintégrer, c’est
loin d’être parfait également : si l’état des prisons belges possède un
certaine similitude avec l‘enfer (mais ça, personne ne veut le savoir), les
pécheurs expient-ils réellement leurs crimes ? En ressortent-ils repentis
et honteux ? Allez savoir.
Il faut donc
savoir ce qu’on veut car, à tout vouloir, on n’obtient plus rien du tout.
Qu’attendait-on
de la justice quant à Michelle Martin ? Qu’en attend-t-on quant à
Dutroux ? Ce serait utile de se poser la question.
J’ai
malheureusement l’impression que l’on attend de la justice qu’elle règle un
problème qu’elle est incapable de résoudre et que chacun y va de ses
revendications, dont certaines sont légitimes, d’autres moins. J’ai aussi la
sensation qu’on attend de la prison qu’elle gère un problème que la société
rejette et refuse de traiter d’emblée.
Car enfin jusqu’à
quel point peut-on vouloir changer un système démocratique imparfait et assez
dysfonctionnel sous le coup de l’émotion ?
Jusqu’à quel
point peut-on ignorer le problème que posent un Dutroux ou un Lecrenier?
Au-delà de ça,
nous devrions réellement redéfinir le rôle de la prison pour pouvoir en évaluer
les résultats et nous mettre le pied à l’étrier au lieu de continuer à faire l'autruche.
Si effectivement les ratages dans les affaires d'enlèvements d'enfants ont mis en exerge l'incompétence scandaleuse et pathétique des forces de police concernées et qu'ils sont les seuls responsables (leurs hiérarchies également, cela va sans dire) de cet état de fait, le débat sur la prison est plus large et nous concerne tous (et oui, cela n'arrive pas qu'aux autres!).
D'aucun pensent que mettre un criminel sous les verrous, c'est comme emmener des poubelles au parc à container: on s'en débarrasse, le sac va on ne sait où (ça ne nous concerne plus) et tant pis s'il pollue ailleurs. Hélas, certains résidus mettent des années à se dégrader... La comparaison n'est pas élégante, j'entends bien et m'en excuse d'avance, mais c'est malheureusement ainsi que beaucoup de gens voient les détenus.
J'avoue également être lasse d'entendre les pseudos-mythes qui entourent la prison et en arriver systématiquement à entendre regretter la peine de mort, de façon voilée puisque ce n'est plus politiquemet correct de la défendre.
Que veut-on exactement? Que faire de ces "monstres"? Je n'ai que des questions et aucune réponse mais il serait bon d'y réfléchir de façon sérieuse.
Les crimonologues spécialistes du sujet vous diront sûrement que le problème est de deux sortes: des gens qui, pour des raisons inconnues (de tempérament, génétiques?) manquent totalement d'empathie et en arrivent à mépriser totalement la vie d'autrui; et une société matérialiste qui génère des tristes sires manipulateurs, froids, calculateurs et inhumains. Si nous ne pouvons probablement agir contre le premier facteur (étant inconnu et assez abstrait) le second est entre nos mains. C'est cette variable que nous pouvons et devons modifier, tout en sachant qu'il existera toujours des risques, au lieu de jeter la pierre dans le cour de la prison qui, lorsqu'elle agit, a toujours forcément quelques trains de retard.
Si effectivement les ratages dans les affaires d'enlèvements d'enfants ont mis en exerge l'incompétence scandaleuse et pathétique des forces de police concernées et qu'ils sont les seuls responsables (leurs hiérarchies également, cela va sans dire) de cet état de fait, le débat sur la prison est plus large et nous concerne tous (et oui, cela n'arrive pas qu'aux autres!).
D'aucun pensent que mettre un criminel sous les verrous, c'est comme emmener des poubelles au parc à container: on s'en débarrasse, le sac va on ne sait où (ça ne nous concerne plus) et tant pis s'il pollue ailleurs. Hélas, certains résidus mettent des années à se dégrader... La comparaison n'est pas élégante, j'entends bien et m'en excuse d'avance, mais c'est malheureusement ainsi que beaucoup de gens voient les détenus.
J'avoue également être lasse d'entendre les pseudos-mythes qui entourent la prison et en arriver systématiquement à entendre regretter la peine de mort, de façon voilée puisque ce n'est plus politiquemet correct de la défendre.
Que veut-on exactement? Que faire de ces "monstres"? Je n'ai que des questions et aucune réponse mais il serait bon d'y réfléchir de façon sérieuse.
Les crimonologues spécialistes du sujet vous diront sûrement que le problème est de deux sortes: des gens qui, pour des raisons inconnues (de tempérament, génétiques?) manquent totalement d'empathie et en arrivent à mépriser totalement la vie d'autrui; et une société matérialiste qui génère des tristes sires manipulateurs, froids, calculateurs et inhumains. Si nous ne pouvons probablement agir contre le premier facteur (étant inconnu et assez abstrait) le second est entre nos mains. C'est cette variable que nous pouvons et devons modifier, tout en sachant qu'il existera toujours des risques, au lieu de jeter la pierre dans le cour de la prison qui, lorsqu'elle agit, a toujours forcément quelques trains de retard.
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