Ces jours-ci, il est de bonne guerre de rappeler les peines et douleurs occasionnées par la fameuse "grande guerre", terrible adjectif, dans le fond.
Personnellement, je songe au Dormeur du Val de Rimbaud, je chantonne le Déserteur de Vian, je pense à cette horrible concubine de l'hémoglobine et les drames qu'elle occasionne, invariablement. Je pense à ceux qui sont morts pour la patrie, les pieds dans la boue et la peur au ventre (j'imagine) et qui ont été purement et simplement de la chair à canon.
À cette occasion, je me suis remémorée mon arrière grand-père, parmi les premiers à être tomber au front à 28 ans. Je pense à son fils posthume qui a souffert de ne pas l'avoir connu et qui a dû aussi combattre les allemands en 40. Je pense à sa veuve qui a dû enfanter seule et élever ses enfants orphelins. Et je pense à tous les autres, bien sûr.
Mort pour la patrie... avec ses quatres belles médailles. Ça nous fait une belle jambe. J'ignore ce que veut dire "mourir pour la patrie" et je me garde bien d'essayer de le savoir. Mon pays, même si j'en apprécie bien des aspects, n'est pas plus important que ma vie.
Cela dit, en parlant de ça avec mon époux, je me suis tout de même identifiée avec les combattants qui se défendent d'une brutale invasion, au contraire d'un envahisseur, dont les motivations seraient plus douteuses et largement moins héroïques.
Par ailleurs, l'on commentait des anecdotes tragi-comiques à propos d'un soldat "envahisseur" qui avait par deux fois changé de bord et qui avait, grâce à cela, sauvé sa peau. Pas très patriotique tout ça, mais au moins, il est mort dans son lit, dit mon mari. "Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente", comme disait qui vous savez.
J'entends mon fils cadet qui fredonne Malbrouck s'en va en guerre et qu'il identifie totalement avec son aïeul et je souris aussi en pensant au sens de cette expression "tu peux chanter Malbrouck", qui nous rappelle la vanité de l'existence.
Je me souviens de mon aîné qui, alors que je lui lisais les exploits d'Achille et sa mort dénommée glorieuse, me disait "Il est mort plein de gloire et d'orgueil mais jeune. Moi, je préfère vivre normalement, sans victoire".
Je paraphrase Woody Allen "Je suis un lâche militant. Quelle est la différence entre être gouverné par le tsar ou par Napoléon, à part que Napoléon est plus petit?".
Bref, de guerre lasse, j'ignore totalement qui a raison, moi qui suis incapable de regarder un film bellique ou lire une roman sur ce sujet si je veux éviter l'insomnie; moi qui, tous les ans, dois demander à mon époux de me raconter encore une fois les causes de la guerre de 14, parce que je les oublie toujours.
Le seul livre que je relis fréquemment à ce propos est celui d'André Maurois, Les silences du colonel Bramble qui me semble un bijou de sagesse et que je vous recommande.
Voilà, je peux juste espérer qu'on n'éduque pas nos gosses comme de la chair à canon mais plutôt comme des êtres qui ont le choix, réellement, de ne pas voter pour des gens incapables de régler leur problèmes en parlant et qui en envoient d'autres mourir pour se remplir les poches. Ce sont eux les lâches militants. Un jeu de cons, un jeu d'hommes de pouvoir et sans couilles. S'ils étaient si malins, ils trouveraient des solutions, pas des batailles.
Je laisse la parole à ma chère grande-tante Simone, et c'est de bonne guerre car elle en avait vécu deux, de guerres et savait de quoi elle parlait quand elle évoquait toujours ces soldats allemands qui occupaient Marchin. Parmi eux, l'un pleurait chaque fois qu'il voyait les frères et soeurs de ma grande-tante parce qu'il était aussi séparé de sa famille et cela l'émouvait de voir cette petite troupe, il ignorait alors s'il allait les revoir et n'avait aucune envie d'être là. Ma tante concluait toujours son discours par "Tu vois, Isabelle, quel que soit le camp, la majorité des soldats ne veulent pas être là. Au bout du compte, nous sommes tous humains".
lunes, 12 de noviembre de 2018
miércoles, 7 de marzo de 2018
Journée des Femmes, des questions sans réponses.
8 mars, journée internationale des femmes.
"Un pour tous, tous pourris,
Faut pas qu'on nous pousse
Ou on sème la zizanie" chantait Zazie.
Mon billet coup de gueule annuel, donc.
Pourquoi nous différencier tant, de fait?
Le temps pour pleurer et se plaindre devrait être révolu.
L'on continue à déplorer le machisme (à raison) mais que fait-on contre, à part mordre et vociférer pour les jeunes générations? Chaque mère (et chaque père) a le devoir (que-dis-je, l'obligation) de donner un modèle plus équitable à sa progéniture afin de l'aider à casser cette spirale vicieuse de la guerre des sexes, du mépris ancestral et de l'affrontement et de la soumission.
Je ne prétends pas avoir la panacée mais je me pose quelques questions quand même.
Perso, je lis beaucoup. C'est grâce aux livres que j'ai pu mettre le doigt sur cette guerre des sexes, sur ce pseudo-déterminisme affligeant qui victime la femme à outrance et la rend hargneuse et vindicative. Ça m'a aidée à apprendre que le rôle que la société nous octroie n'est pas toujours le chemin qui nous convient. Pourquoi, par exemple, ne fait-on pas lire la journaliste Colette Dowling et son Mythe de la Fragilité à toutes les filles au lieu de les éduquer comme des princesses faibles et capricieuses ou comme des vierges inaccessibles? Pourquoi ne met-on pas en valeur des Boadicée ou Jeanne d'Arc au lieu de regarder les Alexandre le Grand et Jules César? Pourquoi traite-t-on des femmes comme Cléopâtre et Hatshepsout comme des usurpatrices? Pourquoi n'enseigne-t-on pas aux filles l'autodéfense, le sens de la répartie ou de l'humour quand elles sont embêtées ou harcelées? Pourquoi les maisons d'édition comptent-elles sur le fait que les hommes lisent exclusivement des auteurs masculins tandis que les gonzesses lisent des oeuvres de nanas? Pourquoi sommes-nous toujours dans une société qui n'enseigne pas à ses jeunes à dire non, à reconnaître leurs vrais désirs et à respecter ceux des autres? Au-delà de ces interrogations pèle-mèle, ce que je dis des jeunes filles est d'ailleurs totalement valable pour les garçons, la problématique est identique, de fait, et c'est là où je veux en venir.
C'est grâce aux livres que j'ai appris que les hommes avaient une sensibilité, des sentiments et d'autres rêves que ceux de nous emmerder, nous, les meufs. Vous le dit quelqu'un qui est née en pensant que les mecs étaient des intrus habitant un continent noir. bardé de murs et sans aucun pont ni espoir. La vie, heureusement, a balayé ces inepties, la vie et surtout les livres.
De grâce, lisez davantage! Lisez Flaubert ("Madame Bovary, c'est lui"); regardez Eric Rohmer et son Rayon Vert ("Delphine, c'est lui"), lisez Zola et Proust (Albertine, c'est nous); analysez de Beauvoir (Simone, c'est ma chienne), écoutez Renaud et son Miss Maggie; lisez Tristan et Yseult comme une grande leçon sur les rôles imposés; feuilletez Jean Markale et ses essais érudits; écoutez Zazie; lisez Anaïs Nin ou Henry Miller; étudiez l'Egypte Antique et son égalité des sexes; lisez Edgar Morin, qui vous parle de la complexité du chemin; lisez Bauman qui vous parle des incertitudes du monde liquide. Vous finirez par entrevoir que l'homme et la femme sont sur le même bâteau (possiblement dans des classes différentes, mais pas toujours). Mon pessimisme vous dirait "Deux âmes esseulées avec les mêmes inquiétudes existentielles, séparées par une société qui les veut affrontés par peur de ce que pourrait donner de les voir marcher ensemble". Parce qu'il est plus facile de dépeindre et éduquer les gamins comme des bourreaux violeurs et violents que comme des chevaliers servants; parce qu'il est aisé d'élever les gamines comme des poupées de cire et de son prises dans le tourbillon des opérations chirurgicales, de la perte de poids et de la peur du mâle au lieu d'en faire des femmes responsables. Rambo contre Barbie et pendant ce temps, on se fout bien de notre gueule.
Je ne suis pas aveugle, je vois les différences entre hommes et femmes, si certaines m'amusent, d'autres me débectent. Certaines sont innées, d'autres acquises et je n'entrerai pas dans le débat. Cependant, je trouve que la comédie a assez duré et qu'il faut également se concentrer sur les points communs si l'on désire avancer un brin.
Lorsque j'ai souligné au début ma solidarité féminine, je tiens à préciser, ne vous en déplaise, que le sort des hommes exploités est tout aussi déplorable mais ceci, ce sera pour un autre article consacré à la journée des hommes (tous les autres jours, donc, sans rancune, messieurs).
Bref, je suis Madame Bovary et Don Quichotte, je suis Sancho Panza et Boadicée. Que suis-je encore? Un être ambivalent et complexe, et ça ne devrait pas être perçu comme un problème mais comme une richesse. Et, de grâce, acceptez-le en vous et en vos enfants aussi!
Je vous laisse sur ce coup de gueule, mon sexe faible est éreinté. À l'année prochaine, donc et je vous dis (merci Zazie!): "Aux hommes qui nous aiment, ensemble marchons, et au diable les autres".
Isabelle Toussaint, 7/3/2018
"Un pour tous, tous pourris,
Faut pas qu'on nous pousse
Ou on sème la zizanie" chantait Zazie.
Mon billet coup de gueule annuel, donc.
Pourquoi nous différencier tant, de fait?
Le temps pour pleurer et se plaindre devrait être révolu.
Je ne prétends pas avoir la panacée mais je me pose quelques questions quand même.
Perso, je lis beaucoup. C'est grâce aux livres que j'ai pu mettre le doigt sur cette guerre des sexes, sur ce pseudo-déterminisme affligeant qui victime la femme à outrance et la rend hargneuse et vindicative. Ça m'a aidée à apprendre que le rôle que la société nous octroie n'est pas toujours le chemin qui nous convient. Pourquoi, par exemple, ne fait-on pas lire la journaliste Colette Dowling et son Mythe de la Fragilité à toutes les filles au lieu de les éduquer comme des princesses faibles et capricieuses ou comme des vierges inaccessibles? Pourquoi ne met-on pas en valeur des Boadicée ou Jeanne d'Arc au lieu de regarder les Alexandre le Grand et Jules César? Pourquoi traite-t-on des femmes comme Cléopâtre et Hatshepsout comme des usurpatrices? Pourquoi n'enseigne-t-on pas aux filles l'autodéfense, le sens de la répartie ou de l'humour quand elles sont embêtées ou harcelées? Pourquoi les maisons d'édition comptent-elles sur le fait que les hommes lisent exclusivement des auteurs masculins tandis que les gonzesses lisent des oeuvres de nanas? Pourquoi sommes-nous toujours dans une société qui n'enseigne pas à ses jeunes à dire non, à reconnaître leurs vrais désirs et à respecter ceux des autres? Au-delà de ces interrogations pèle-mèle, ce que je dis des jeunes filles est d'ailleurs totalement valable pour les garçons, la problématique est identique, de fait, et c'est là où je veux en venir.
C'est grâce aux livres que j'ai appris que les hommes avaient une sensibilité, des sentiments et d'autres rêves que ceux de nous emmerder, nous, les meufs. Vous le dit quelqu'un qui est née en pensant que les mecs étaient des intrus habitant un continent noir. bardé de murs et sans aucun pont ni espoir. La vie, heureusement, a balayé ces inepties, la vie et surtout les livres.
De grâce, lisez davantage! Lisez Flaubert ("Madame Bovary, c'est lui"); regardez Eric Rohmer et son Rayon Vert ("Delphine, c'est lui"), lisez Zola et Proust (Albertine, c'est nous); analysez de Beauvoir (Simone, c'est ma chienne), écoutez Renaud et son Miss Maggie; lisez Tristan et Yseult comme une grande leçon sur les rôles imposés; feuilletez Jean Markale et ses essais érudits; écoutez Zazie; lisez Anaïs Nin ou Henry Miller; étudiez l'Egypte Antique et son égalité des sexes; lisez Edgar Morin, qui vous parle de la complexité du chemin; lisez Bauman qui vous parle des incertitudes du monde liquide. Vous finirez par entrevoir que l'homme et la femme sont sur le même bâteau (possiblement dans des classes différentes, mais pas toujours). Mon pessimisme vous dirait "Deux âmes esseulées avec les mêmes inquiétudes existentielles, séparées par une société qui les veut affrontés par peur de ce que pourrait donner de les voir marcher ensemble". Parce qu'il est plus facile de dépeindre et éduquer les gamins comme des bourreaux violeurs et violents que comme des chevaliers servants; parce qu'il est aisé d'élever les gamines comme des poupées de cire et de son prises dans le tourbillon des opérations chirurgicales, de la perte de poids et de la peur du mâle au lieu d'en faire des femmes responsables. Rambo contre Barbie et pendant ce temps, on se fout bien de notre gueule.
Je ne suis pas aveugle, je vois les différences entre hommes et femmes, si certaines m'amusent, d'autres me débectent. Certaines sont innées, d'autres acquises et je n'entrerai pas dans le débat. Cependant, je trouve que la comédie a assez duré et qu'il faut également se concentrer sur les points communs si l'on désire avancer un brin.
Lorsque j'ai souligné au début ma solidarité féminine, je tiens à préciser, ne vous en déplaise, que le sort des hommes exploités est tout aussi déplorable mais ceci, ce sera pour un autre article consacré à la journée des hommes (tous les autres jours, donc, sans rancune, messieurs).
Bref, je suis Madame Bovary et Don Quichotte, je suis Sancho Panza et Boadicée. Que suis-je encore? Un être ambivalent et complexe, et ça ne devrait pas être perçu comme un problème mais comme une richesse. Et, de grâce, acceptez-le en vous et en vos enfants aussi!
Je vous laisse sur ce coup de gueule, mon sexe faible est éreinté. À l'année prochaine, donc et je vous dis (merci Zazie!): "Aux hommes qui nous aiment, ensemble marchons, et au diable les autres".
Isabelle Toussaint, 7/3/2018
domingo, 21 de enero de 2018
Solidarité féministe?
Féminisme: doctrine qui préconise l'extension des droits, du rôle de la femme dans la société. (Le Robert).
Les gars, j'ai comme un doute... Je commence à croire que je ne suis pas une femme, j'ai trop lu, et que je suis pas féministe. Moi qui avais fièrement reproduit la magnifique phrase de Jules Renard dans mon mémoire de fin d'étude il y a 20 ans sur L'Empire de la femme chez Zola (oui, déjà). "Le féminisme, c'est de ne pas compter sur le prince charmant".
Me voilà dans la muise. Je lis le monde et me reconnais en Melle Deneuve et ses compagnes et je m'aperçois que je suis une traîtresse ou une vieille peau pour penser comme elles. Je vois les femmes de façon plurielle, non pas LA femme mais une multitude d'âmes qui pissent assises et qui m'affligent ou me fascinent. Certaines sont choquées par les frotteurs du métro, c'est leur droit, d'autres s'en fichent (ou le prennent moins dramatiquement), c'est leur droit aussi. La presse et les bien-pensants et autres moutons de Panurge bêlent à qui veut l'entendre l'uniformité de la pensée, le formatage des sensations. Là, je dis NON.
Je compatis et suis totalement solidaires de toutes les femmes exploitées depuis la nuit des temps et partout dans le monde. Le patriarcat me dégoûte profondément et j'ai moi-même dû donner des coups ou des réparties acerbes pour esquiver des "porcs" (au pire) ou des mauvais plaisantins (au mieux). Certaines expériences ont été traumatisantes, d'autres sont juste comiques ou un "non-évènement". Toutes sont le reflet d'une "misère sexuelle" affligeante, je confirme.
Quitte à démolir certains schémas de pensées simplistes, je suis une femme: j'ai un vagin et des seins, je pisse assise mais je déteste Titanic et ai vu Pretty Woman sans pleurer ni le confondre avec Mort à Venise. J'adore les robes de mariées et ai toujours voulu être mère mais je suis allée à l'autel sans personne pour m'y conduire car je me considère capable de faire le chemin sans tuteur. Je lis des oeuvres d'hommes comme de femmes. Je peux vous raconter des anecdotes sur le machisme de ma famille. Je peux aussi vous assurer que mon absence de peur physique face au mâle me vient de ma mère et je l'en remercie. Je suis féministe (dans le sens du dictionnaire ), je descends les poubelle pendant que mon mari repasse . Quand je raconte (de façon un brin théâtrale) comment je fais face à des hommes dans la rue qui m'insultent ou me menacent, mes amis me disent qu'ils ne voudraient pas être à la place des ces pauvres types. Ça m'amuse. J'ai des opinions politiques, j'en arrive même à penser pendant les longues soirées d'hiver, d'où cet écrit.
Néanmoins, je déplore le climat actuel, non pas tant quant aux positions des femmes à ce sujet mais bien dans l'intolérance face aux réactions diverses. La "mode" aujourd'hui, c'est que tout le monde soit d'accord avec l'idée triomphante. Toutes les femmes devraient être hantées quand on leur fait un commentaire désobligeant. Il s'agit ni plus ni moins du sectarisme de la pensée politiquement correcte. Ce n'est pas la première fois que j'en parle.
J'avoue être déroutée lorsque je vois une interview de Elisabeth Lévy dans laquelle on lui coupe sans cesse la parole et où l'on tente de lui faire dire ce qu'elle n'a pas dit.
Une fois de plus, je constate que le 5e pouvoir qu'est la presse reste bel et bien le terrain qui cultive l'ignorance, la simplification à outrance et la bêtise. Nous possédons la liberté d'expression à condition de dire ce que tous veulent entendre et, pour cela, les médias ont la mauvaise foi et fustiger ou museler les voix discordantes. Ni Lévy ni Deneuve n'ont dit que ns ne devions pas nous sentir traumatisées lorsqu'un homme dépasse les bornes, elles ont juste cosigné que nous n'allons pas toutes prendre cet évènement de la même façon. Et quand bien même diraient-elles le contraire, c'est leur droit de le penser. Qui plus est, quand, d'ailleurs, doit-on nous dire comment nous devons prendre les choses?
Je suis également affligée d'entendre ce journaliste dire que les femmes sommes probablement beaucoup plus faibles et moins intelligentes que Levy et que c'est pour cela que, peut-être, nous devrions balancer notre porc.
La bonne blague! Je ne suis pas une poupée de cire ni une poupée de son, et je ne suis pas la seule, quoi qu'on en dise! Je n'ai pas non plus la prétention de parler pour toutes les femmes mais, à partir du moment où j'accepte la pluralité parmi les femmes et la pluralité d'opinion, j'ai aussi le droit de donner la mienne.
Cette campagne et les proportions qu'elle a prise me font penser que la noble cause du féminisme semble avoir été récupérée par le patriarcat en tentant de nous faire passer systématiquement pour des victimes sans défense face aux hommes bourreaux. Je ne nie pas les horribles traitements reçus par des millions de femmes dans le monde ni les injustices qui persistent dans nos sociétés (et je ne suis pas aussi optimiste que Lévy à ce sujet) mais quand même! C'est comme si la société voulait nous faire passer pour des petites choses fragiles. Il est complètemte réactionnaire de retourner à ces considérations victimisantes. Je suis également convaincue que victimiser à outrance les femmes, les noirs, les handicapés ou qui que ce soit ne les aidera pas à devenir plus forts. La seule façon pour les femmes de renforcer leur "pouvoir", c'est de ne pas compter sur les hommes pour les défendre. J'entends par là, non pas les ignorer ou les prendre pour des inutiles (on est très fortes à ce jeux-là aussi), mais ne pas compter sur le prince charmant, se défendre seule autant que possible. Si l'homme est réellement et systématiquement notre bourreau (affirmation suspecte), comment peut-on être assez bête pour lui demander de nous sauver?
Bref, comme les signataire de cette lettre, j'affirme qu'infantiliser la femme en la considérant tellement faible qu'elle doit systématiquement recourir à la police ou aller pleurer comme une madeleine parce qu'un homme s'en approche ou la dérange, est totalement anti-féministe.
Que ceux et celles qui préfèrent faire partie du troupeau continuent à bêler alégremment des slogans qu'ils ne comprennent pas, c'est leur droit... mais ça ne m'empêchera pas de continuer à penser et à lutter pour ce que je crois. Le reste, finalement, on s'en balance...
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